ChatChat

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2006-2020

Cet après-midi J’embrasse mon ChatChat. Je pèse sur un bouton débonnaire Condamnant son corps à l’abandon Et signe de mes larmes avec ce papillon Menant en cet instant, de la vie à trépas Ce petit être vers la mort si tant mortifère. Je filme ses derniers instants en me disant Que je n’y suis pour rien, c’est la vie qui s’en va. Comme je suis le bourreau de ses derniers instants Je peine à cheminer, à m’exclure du panorama. En écoutant cet acouphène qui brule mes tympans Et qui me dit c’est toi l’auteur de tous ce canevas. En étirant la toile de ce lugubre panorama J’y vois celui qui sauva vos chiennes de vies et la mienne Dans sa toute innocence féline au travers tout ce fatras. Il sut que malgré ses griffes et son instinct qui se démène Que jamais j’en étiré le calvaire en cette journée mise à bat Par des préceptes moyenâgeux, indignes de la nature humaine. Je pleure aujourd’hui ce chaton de jadis, mon compagnon Dans mon ordinaire quotidien avec ma douce qui m’accompagne En larmoyant silencieusement dans cette tendre médiation Que d’aucun ne voudrait interrompre et que nous fomentions Sans le savoir, victime des aléas de la fatalité dans cette campagne Où n’y moi et ma compagne désirèrent cette fin, cette attrition. 26 mai 2020


Marcel Charlebois