Pichoune

Pichoune

2002-2014

Chère Pichoune... Tu m'as littéralement sauvé la vie. Lorsque tu es entrée dans ma vie, avec ton regard empli de méfiance, je savais seulement que je rêvais d'un husky depuis ma plus tendre enfance. J'ignorais à quel point tu deviendrais importante pour moi. Très vite tu es devenue la coqueluche du village nordique où nous habitions. Tu as su démontrer ton intelligence incroyable lorsque tu fuguais pour aller jouer avec les enfants de la garderie et rentrant juste avant me retour du travail. Il aura fallu que je prenne une journée maladie pour découvrir ton absence et apprendre que cela faisait plus d'un mois que tu jouais à ce petit jeu, au plus grands bonheur des employés et des enfants... Lorsque nous avons passé au travers d'un divorce, ta loyauté indéfectible envers moi a émergée au plein jour. Lors de nos promenades tu tirais sur la laisse pour ne pas passer devant sa maison. Mais... C'est quelques années plus tard que j'ai compris à quel point tu étais capable de m'aimer. Lorsque la dépression m'a assaillit et que toi, sentant que j'en étais incapable acceptait de ne plus faire de promenade. Et ce jour fatidique... Ce jour où n'en pouvant plus de rien j'ai attaché une corde à cette poutre. Ce jour où j’aillais mettre fin à tout, mais où mon cerveau malade ne comprenait pas à quel point c'était TOUT, même ma vie... Toi tu es venue te mettre entre moi et la corde, tu me poussais doucement de l'autre sens. Et alors je me suis dit qu'effectivement c'était injuste pour toi que je te laisse toute seule... Alors, dans mon esprit malade, je suis allée chercher un couteau, pour t'emmener avec moi. Et c'est là que ton regard remplis d'amour et d'acceptation m'a frappé en plein cœur. Même ça tu étais prête à l'accepter par amour pour moi. Tu m'as littéralement sauvé la vie, en me faisant réaliser que j'étais aimée, absolument, inconditionnellement, même dans ma souffrance et mes limites. J'ai réalisé l'ampleur du geste que j'allais poser et je suis allé chercher l'aide dont j'avais besoin. Plus de 10 ans après, je suis incapable de repenser à ce moment sans frémir. Je t'aime encore Pichoune, et je te sens encore présente lorsque des mes moments difficiles. Lorsque tu as du me quitter, tu es partie paisiblement, la tête posé sur ma cuisse. Je t'ai dit et répéter alors : ‘‘Tu es une bonne fille... Maman t'aime et tu me rends heureuse.' Et encore aujourd'hui, je te le redis : 'Bonne fille Pichoune... Je t'aime ! On se revoit au pied du pont arc-en-ciel...


Julie Bélec